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Le secteur de la construction et de l’installation en recul pour la quatrième année consécutive

Steenpuin.

 

Depuis fin 2021, le secteur de la construction et de l’installation rencontre beaucoup de difficultés. Cette année, l’activité a baissé de 0,4 % et l’année prochaine, elle diminuera encore. L’année 2024 a surtout été compliquée pour la construction de logements, qui a enregistré une baisse de l’activité de pas moins de 7,3 %, alors que les deux années précédentes avaient déjà été très mauvaises. L’activité dans la rénovation de logements continue elle aussi de chuter, avec un taux de croissance qui est passé de 1 à 0,5 %. « Pourtant, pendant les 5 prochaines années, 375 000 logements devront être construits et nous devrons rénover 3 fois plus vite pour pouvoir répondre aux défis climatiques et aux besoins de la population qui ne cesse d’augmenter », déclare Niko Demeester, CEO d’Embuild. Seul le segment des travaux d’infrastructure a enregistré de bons résultats cette année, mais à partir de 2025, il connaîtra lui aussi un recul en raison du ralentissement des investissements publics. « Le prochain gouvernement fédéral doit encourager la construction et la rénovation en appliquant un taux de TVA de 6 % sur les projets de rénovation et sur les projets de vente impliquant une démolition et une reconstruction, tout en faisant passer le budget des investissements dans les infrastructures à 5 milliards d’euros en 2029 (contre 3 milliards en 2022). »

La conjoncture reste morose dans le secteur de la construction et de l’installation. Dans l’ensemble, cette année, le secteur a reculé de 0,4 %. De plus, d’après les perspectives d’Embuild, l’activité baissera encore de 0,3 % l’année prochaine. « C’est la quatrième année consécutive que notre secteur sera en difficulté », explique Niko Demeester, administrateur délégué d’Embuild. « Cela fera déjà 4 ans que nous n’enregistrons aucune croissance. Le secteur de la construction de logements en particulier traverse une grave crise. Notre secteur va plus mal que l’économie belge dans son ensemble. »

Cette année, le segment le plus durement touché est celui de la construction de logements, qui a connu une très forte baisse de son activité (-7,3 %), et ce, après déjà deux très mauvaises années. L’année 2025 ne promet guère mieux pour ce segment (-3,3 %), ce qui est particulièrement inquiétant. « Il va justement falloir construire plus de logements, car le nombre de personnes seules et de familles monoparentales augmente, et de plus en plus de personnes âgées restent vivre chez elles. Pendant les 5 prochaines années, 375 000 logements devront être construits en Belgique, sinon nous connaîtrons une crise du logement généralisée, comme celle des Pays-Bas », ajoute Niko Demeester.

Le segment de la rénovation des logements est lui aussi en mauvaise posture depuis déjà deux ans. En 2022, le taux de croissance avait augmenté de 2,5 %, mais depuis, il a fortement baissé en 2023 (+1 %) et en 2024 (+0,5 %). Il restera largement insuffisant en 2025 (+1,3 %). Pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, les travaux de rénovation vont devoir s’accélérer dans les années à venir. En Flandre, ils devront être 3 fois plus rapides, et à Bruxelles et en Wallonie, 4 fois plus rapides. Concrètement, en Belgique, il faudrait rénover 471 logements par jour, contre 144 aujourd’hui.

La construction de nouveaux bâtiments non résidentiels rencontrait des difficultés depuis le Covid, mais l’année 2024 a peut-être été un tournant. En effet, cette année, l’activité a augmenté de 1,4 %. On construit notamment plus de bureaux, d’espaces commerciaux et de bâtiments industriels, et cette tendance devrait se poursuivre en 2025 (+1,5 %). Par contre, la rénovation de bâtiments non résidentiels a enregistré une baisse de 2,1 % après deux années positives. Cela est en grande partie dû au fait que le plan de relance mis en place après les inondations de juillet 2021, les plans de relance européens et le plan wallon de rénovation des hôpitaux sont arrivés à leur terme. En 2025, la tendance restera à la baisse (-1,1 %) dans ce segment.

Le seul segment qui a continué à enregistrer des résultats positifs en 2024 est celui des travaux d’infrastructure, avec une hausse de l’activité de 4,1 %. Cela est lié à un grand nombre de projets d’infrastructure, comme l’Oosterweel à Anvers, la nouvelle écluse à Terneuzen, les investissements locaux réalisés avant les élections ainsi que les plans de relance. Après les élections, les nouvelles administrations locales et les nouveaux gouvernements (au niveau fédéral et régional) ont toujours besoin d’un peu de temps pour élaborer leurs plans d’investissement. C’est pourquoi nous connaîtrons en 2025 un ralentissement important des investissements, ce qui fera fortement reculer le segment des travaux d’infrastructure par rapport aux années précédentes.

 « Pour répondre au besoin de logements et d’infrastructures, nous demandons au prochain gouvernement fédéral de travailleur sur deux pistes », note Niko Demeester, CEO d’Embuild. « La construction et la rénovation doivent être encouragées à l’aide d’une politique fiscale attractive. Pour cela, il est essentiel que le taux de TVA sur les projets de rénovation reste à 6 % et que celui sur les projets de vente impliquant une démolition et une reconstruction soit ramené à 6 %. Pour assurer la compétitivité et la pérennité de nos infrastructures, il est également nécessaire de faire passer les investissements publics qui étaient de 2,9 % l’année dernière à 4 % d’ici 2029, soit la fin de cette législature. Sur le plan fédéral, les 3 milliards d’euros d’investissements de 2022 devraient passer à 5 milliards en 2029. Même dans le contexte budgétaire actuel difficile, cette augmentation est faisable. D’autres pays européens investissent proportionnellement plus dans leurs infrastructures. »