Près d’un quart de femmes en plus dans le secteur de la construction en cinq ans

En l’espace de cinq ans, le nombre de travailleuses dans le secteur de la construction et de l’installation a augmenté de 23,6 %. C’est ce que révèle une analyse de la fédération de la construction Embuild basée sur les données ONSS. L’augmentation est un peu plus marquée chez les employées que chez les ouvrières. Comme chez nos voisins, la proportion d’ouvrières dans le secteur de la construction reste à l’heure actuelle très limitée (1,2 %). « Ces dernières années, le travail sur chantier est néanmoins devenu moins lourd, plus propre et plus sûr », indique Niko Demeester, le CEO d’Embuild. « Nous devons mettre davantage en avant les atouts de notre secteur pour convaincre qu’un emploi dans le secteur de la construction est ouvert à tous et à toutes. »

Le nombre de travailleuses dans le secteur de la construction et de l’installation augmente fortement. Entre 2017 et 2022, le nombre d’employées a augmenté de 23,9 % et le nombre d’ouvrières de 20,8 %, soit une augmentation globale de 23,6 %. Les femmes représentaient 9,9 % de tous les travailleurs dans la construction et l’installation en 2022. En 2017, cette proportion n’était que de 8,4 %. Cela fait de la construction le deuxième secteur qui connaît la plus forte féminisation ; seule l’agriculture fait mieux (+ 35,7 %).

À noter que les femmes représentent plus d’un tiers des employés dans le secteur de la construction et de l’installation, 36,3 % pour être précis. Les employés occupent des fonctions administratives, techniques et juridiques, mais également des emplois dans la vente, le marketing et la communication. Le secteur recrute toujours plus dans ces fonctions et attire par conséquent également plus de femmes. Cependant, le tableau est différent parmi les ouvriers : seules 1 857 ouvrières étaient actives dans le secteur en 2022, ce qui représente 1,2 % de tous les ouvriers. Le métier d’ouvrier en construction et en installation reste par conséquent typiquement masculin pour l’instant.

Niko Demeester, administrateur délégué d’Embuild : « À cet égard, le secteur de la construction et de l’installation a encore beaucoup à faire pour attirer davantage de femmes vers les emplois d’ouvrier. Nous devons montrer plus que jamais que notre secteur a évolué et que l’automatisation et l’utilisation des techniques les plus modernes rendent le travail moins lourd, moins sale et plus sûr. En changeant cette image, nous pourrons également directement remédier à la pénurie structurelle de main-d’œuvre dans le secteur de la construction. » Embuild essaie d’attirer plus de femmes dans la construction par le biais de campagnes d’image comme « Nous construisons demain », « Je construis mon avenir » et #werfze et via des réseaux de femmes où les femmes actives dans la construction font office d’exemple.

Par ailleurs, les pays voisins comptent également peu de femmes dans les emplois ouvriers de la construction. Au Royaume-Uni, leur part s’élève à 1 %, en France et en Allemagne, elle atteint modestement 1,6 %. La situation est un peu meilleure aux Pays-Bas : dans ce pays, un peu moins de 2 % des ouvriers de la construction sont des femmes.