Un logement plus petit ne veut pas forcément dire un logement moins cher
Maintenant que construire et rénover est devenu de plus en plus cher, en raison de l’augmentation des prix des matériaux, de la hausse des taux hypothécaires et de la forte indexation des salaires, les logements plus petits - donc sur une superficie moins étendue - pourraient s’avérer une solution pour réduire les coûts. « Et pourtant, ce n’est pas toujours le cas », assure Niko Demeester, CEO d’Embuild, la fédération de la construction. « L’emplacement et la finition jouent également un rôle essentiel. » Embuild constate cependant que certaines dispositions constructives communales datent encore de l’époque où le besoin de logements à plusieurs chambres était plus important. Aujourd’hui, en raison de l’augmentation du nombre de familles monoparentales et de célibataires, cela n’a plus de sens.
Au premier semestre 2023, en Belgique, le prix médian d’une maison dans un bâti fermé ou semi-ouvert s’élevait à 259 500 euros, soit une augmentation de 3,3 % par rapport au premier semestre 2022. Le Belge paie 365 000 euros pour une maison de type ouvert (soit une augmentation de 2,5 %). Les appartements, quant à eux, coûtent en moyenne 237 000 euros, soit une hausse de 5,3 % sur une base annuelle. Le prix des terrains à bâtir a également augmenté durant cette période : 13 % en Flandre et 3,2 % en Wallonie. Dans le même temps, les coûts de la construction et de la rénovation ont aussi augmenté en raison de la hausse des prix des matériaux de construction (de 35 % en moyenne depuis la crise du coronavirus), de la hausse des taux hypothécaires (qui sont passés en un an de 1 % à 3,5 %) et de l’indexation des salaires de 10 %.
Les logements plus compacts pourraient donc s’avérer une solution afin de garder le contrôle des coûts de logement. Car moins de surface signifie automatiquement un prix plus bas ? « Dans certains cas, c’est vrai, mais n’oublions pas que deux autres facteurs importants jouent un rôle pour déterminer le prix : l’emplacement et la finition », explique Niko Demeester, CEO d’Embuild. « Le prix varie énormément d’une commune à l’autre, parfois même d’un quartier à l’autre dans la même commune. D’autres éléments interviennent également : la proximité des transports en commun, des écoles, des commerces, des infrastructures sportives ou des autres commodités. »
L’inverse peut également s’avérer : un logement deux fois plus grand n’est pas nécessairement deux fois plus cher. La qualité et la finition du logement jouent un rôle important. Il va de soi qu’une petite maison existante, en parfait état et avec un très bon PEB, sera facilement plus chère qu’une maison plus grande, en mauvais état, et qui est une vraie passoire énergétique.
Niko Demeester, Administrateur délégué d’Embuild, poursuit : « Lorsque nous avons deux logements ayant les mêmes caractéristiques (même emplacement, même âge, même PEB...), et que l’un des deux est plus petit, cela se ressentira sur le prix. Cependant, si cette plus petite habitation est mieux située ou peut offrir de meilleures performances énergétiques, ce ne sera pas nécessairement le cas. Toutefois, disposer d’un meilleur emplacement ou d’un meilleur PEB peut également s’avérer un bon choix pour le budget du ménage, tout comme le fait d’habiter dans une maison plus petite. »
La fédération de la construction constate que la proportion de logements plus petits et plus grands dans les nouveaux projets ne correspond pas nécessairement à la structure actuelle de la demande et à la part de célibataires et de familles monoparentales, qui est bien plus élevée aujourd’hui que durant les dernières décennies. Certaines dispositions constructives communales datent encore d’une époque où le besoin en logements de plusieurs chambres était encore élevé. Ces dispositions devraient, dès lors, être adaptées.